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Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/133

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tendu parler d’un animal semblable à celui que vous décrivez. Un taureau blanc comme la neige avec une petite princesse sur le dos ! J’en suis bien fâché, mes braves gens, mais nous n’avons jamais vu pareille chose dans nos contrées. »

Enfin, quand un léger duvet commença à poindre sur sa lèvre, Phénix se sentit fatigué d’errer çà et là sans résultat. Aussi, un jour, comme ils passaient à travers une plaine agréable et solitaire, il s’assit sur un monticule couvert de mousse.

« Je ne peux aller plus loin, dit-il. C’est folie d’user notre vie à parcourir, comme nous le faisons, tant de pays différents, sans jamais trouver un asile à la fin de la journée. Notre sœur est perdue, perdue pour toujours. Elle a probablement péri dans la mer, ou, sur quelques rivages que le taureau blanc l’ait transportée, il s’est aujourd’hui écoulé tant d’années, qu’elle doit nous avoir oubliés tout à fait : nous n’aurions plus son affection, peut-être même ne nous reconnaîtrait-elle plus. Puisque mon père nous a défendu de revenir à son palais, je vais me construire ici une cabane avec des branches d’arbres, et j’y demeurerai.

— Eh bien ! mon fils Phénix, dit Téléphassa avec une expression de tristesse, vous êtes maintenant un homme, et vous êtes maître de vos actions. Quant à moi, j’irai encore à la recherche de ma pauvre enfant.