Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/134

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— Et nous irons tous les trois avec vous ! » s’écrièrent Cadmus, Cilix et leur fidèle ami Thasus.

Cependant, avant de poursuivre leur voyage, ils aidèrent Phénix à se construire une habitation. On vit s’élever une espèce de berceau champêtre, recouvert de branches d’arbres, dont la vigoureuse végétation eut bientôt formé un toit solide. À l’intérieur étaient ménagées deux chambres d’une apparence agréable. Dans l’une se trouvait un monceau de mousse disposée pour servir délit ; dans l’autre, une couple de sièges rustiques fabriqués d’une façon assez étrange, à l’aide de racines tortues ou contournées avec art. Ce modeste réduit avait un air si confortable, que Téléphassa et ses compagnons ne purent s’empêcher de soupirer, en pensant qu’il leur fallait encore errer par le monde, au lieu de passer le reste de leur vie dans une retraite aussi séduisante que celle qu’ils avaient construite pour Phénix. Au moment où ils lui dirent adieu, celui-ci ne put s’empêcher de verser quelques larmes ; peut-être regrettait-il de ne plus les accompagner.

La place qu’il avait choisie pour sa demeure était réellement digne d’admiration. Peu à peu s’y rencontrèrent d’autres étrangers privés de leur patrie. Voyant aussi combien le site était délicieux, ils se mirent à imiter Phénix, et se bâtirent des cabanes dans son voisinage. Bientôt ces habitations formè-