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Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/170

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ce caractère de grandeur qui convient à la résidence d’un puissant monarque. Ce palais était sorti de terre aussi promptement que la cohorte guerrière née des dents du dragon ; mais ce qui rendait le phénomène beaucoup plus étrange, c’est que ce majestueux édifice était sorti du sol sans le secours d’aucune semence.

À la vue du dôme, qui, sous les rayons du soleil levant, était éblouissant d’or et de magnificence, un cri d’enthousiasme retentit dans les airs :

« Que Dieu accorde une longue vie au roi Cadmus dans son magnifique palais ! »

Et le nouveau roi, avec ses cinq fidèles serviteurs défilant en rang, la pioche sur l’épaule (car ils avaient conservé la tenue militaire qui leur avait été enseignée par la nature), franchit les degrés du portique. Ils firent halte à l’entrée ; une longue colonnade se déploya à leurs regards de l’extrémité à l’autre d’une vaste salle. Du fond du parvis s’avança une femme, merveilleusement belle, revêtue d’un manteau royal, avec une couronne de diamants sur sa chevelure dorée, et le collier le plus riche qui ruissela jamais sur la poitrine d’une reine. Cadmus sentit son cœur battre de ravissement. Europe, sa sœur, si longtemps perdue, maintenant parvenue à la fleur de l’âge, venait à sa rencontre, lui apportant le bonheur. Les douces caresses d’une sœur chérie allaient le récompenser de ses longues