Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/169

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glantes où l’on se mutile réciproquement à l’aide d’un glaive à deux tranchants.

Nous avons droit d’espérer que le reste du genre humain deviendra, à une époque plus ou moins éloignée, aussi sensé et aussi pacifique que ces cinq guerriers, sortis du limon de la terre, et produits par les dents du dragon.

La nouvelle cité était fondée, et chacun des travailleurs possédait une habitation. Mais le palais de Cadmus n’existait encore qu’en projet. On avait réservé cet édifice pour la fin, dans le dessein d’y introduire tous les perfectionnements des constructions modernes, et de rendre cette résidence aussi confortable qu’élégante et digne de sa destination. Après avoir terminé ce qui leur restait à faire, tous se couchèrent de fort bonne heure, avec l’intention de se lever le matin au point du jour, et de jeter au moins les fondations avant la tombée de la nuit suivante. Mais lorsque Cadmus, dès le lever du soleil, s’avança suivi de ses cinq ouvriers marchant militairement en ligne, que vit-il ? Je vous le donne à deviner…

Il aperçut le palais le plus magnifique qui se soit jamais vu au monde. Il était construit de marbre, avec un mélange heureux de pierres de différentes espèces. Un dôme splendide s’élevait dans les airs, la façade était soutenue par un noble portique et par des colonnes richement sculptées : tout avait