Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je laissai le jeune auteur parler aussi longuement et avec autant d’extravagance qu’il le désirait, et je vis avec plaisir qu’il débutait dans la vie plein de confiance en lui-même et dans ses œuvres. Peu d’années suffiront pour lui montrer ce qu’il doit vraiment penser de sa personne et de ses productions. Cependant la justice me force d’ajouter qu’il paraît avoir pleinement triomphé des objections morales qu’on élève contre ces fables, en prenant, il est vrai, de grandes libertés, tant dans ses narrations que dans son apologie, mais sans aucune assistance de ma part, En effet, les moyens qu’il a employés étaient nécessaires, et l’on ne pouvait raviver les légendes des temps anciens qu’en se les appropriant.

Eustache m’apprit qu’il avait raconté ses histoires à ses jeunes compagnons dans différentes situations, à l’ombre des bois, sur les bords du lac, au fond de la vallée, dans la salle de récréation, autour du foyer de Tanglewood et sous la voûte d’un magnifique palais de neige garni de fenêtres de glace et construit avec son aide par ses petits amis. Ces nouveaux récits avaient même semblé causer plus de satisfaction que les premiers essais que l’on connaît déjà. Le classique et savant M. Pringle, de son côté,