Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/327

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des plus braves et des plus forts pour ramer sur son navire et partager ses dangers. Jason lui-même ferait le cinquantième.

À cette nouvelle, les plus aventureux du pays commencèrent à s’émouvoir. Quelques-uns d’entre eux avaient livré bataille à des géants et abattu des dragons. Les plus jeunes, moins avancés dans cette noble carrière, sentirent qu’ils avaient déjà vécu trop longtemps sans chevaucher sur un serpent volant, ou déchirer de leurs éperons les flancs d’une chimère, ou au moins enfoncer leur bras droit dans la gorge de quelque lion monstrueux. En profitant de l’offre généreuse qui leur était faite, mille occasions de se distinguer dans de semblables aventures ne manqueraient pas de se présenter. Séduits par cette flatteuse perspective, ils se hâtèrent de fourbir leurs casques et leurs boucliers ; et ceints de leurs glaives, ils arrivèrent par bandes à Iolchos, et montèrent sur la nouvelle galère. Après avoir pressé affectueusement les mains de Jason, ils l’assurèrent qu’ils ne faisaient pas le moindre cas de leur vie ; qu’ils l’aideraient dans les travaux de la navigation jusqu’aux limites les plus reculées du monde, et beaucoup plus loin encore qu’il ne s’attendait peut-être à aller.

Bon nombre de ces braves devaient leur première éducation à Chiron, le savant à quatre pieds, et par conséquent se trouvaient camarades d’études