Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/328

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de notre héros, qu’ils connaissaient comme un garçon de brillantes dispositions. Le puissant Hercule, dont les épaules supportèrent plus tard la voûte des cieux, faisait partie de la valeureuse cohorte ; Castor et Pollux, les deux frères jumeaux, qu’on n’accusa jamais d’avoir des cœurs de poule, bien que éclos tous deux d’un œuf ; Thésée, célèbre pour la destruction du Minotaure ; Lyncée, au coup d’œil si perçant, qu’il pouvait voir à travers une meule de moulin, ou découvrir les trésors ensevelis au plus profond de la terre ; puis Orphée, le plus habile musicien que l’on connut jamais, dont la lyre résonnait si harmonieusement sous ses doigts que les animaux sauvages s’arrêtaient sur leurs jambes de derrière et sautaient aux sons de sa musique : bien plus, à quelques-unes de ses plus touchantes mélodies, les rochers s’élançaient de leur prison de terre et de mousse, les forêts se déracinaient, et les arbres, en balançant leurs têtes les uns vers les autres, exécutaient une contredanse.

Parmi les rameurs se trouvait une belle jeune fille nommée Atalante, nourrie par un ours dans les montagnes. Elle avait une telle légèreté qu’elle posait le pied de la crête d’une vague sur l’autre sans mouiller autre chose que la semelle de ses sandales. Élevée en pleine liberté, elle parlait beaucoup des droits de la femme, et préférait la chasse et la guerre aux travaux de son sexe. Mais, dans mon