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Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/342

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acte de noire cruauté commis pour se l’approprier. Aussi son âme fut-elle assombrie à la nouvelle que le vaillant prince Jason, suivi des quarante-neuf plus braves guerriers de la Grèce, avait abordé dans son royaume pour accomplir cette conquête.

« Sais-tu, demanda le roi Aétès en fixant sur le héros un ? il sévère, quelles sont les formalités à remplir pour entrer en possession de l’objet que tu convoites ?

— J’ai entendu dire qu’un dragon se tient constamment sous l’arbre aux branches duquel est attachée cette riche dépouille, et je sais que quiconque s’en approche assez près court le risque d’être dévoré d’une seule bouchée.

— C’est la vérité, reprit le potentat avec un sourire qui n’avait rien de rassurant ; c’est la pure vérité. Mais il y a d’autres conditions aussi dures, ou peut-être encore plus dures à exécuter avant d’avoir le privilège d’être dévoré par le dragon. Par exemple, pour commencer, tu dois dompter mes deux taureaux aux pieds et aux poumons d’airain, fabriqués à mon intention par Vulcain, le divin forgeron. Une fournaise ardente brûle continuellement dans leur poitrine ; et une telle vapeur s’échappe de leurs naseaux, que jusqu’ici personne n’a pu s’en approcher sans être asphyxié ou réduit en cendres. Que penses-tu de cela, mon brave Jason ?