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Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/343

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— J’affronterai ce péril, puisqu’il se rencontre sur mon chemin.

— Quand tu auras dompté les deux taureaux, poursuivit le roi, déterminé à épouvanter son visiteur autant que possible, il te restera à les soumettre au joug. Puis tu laboureras la terre sacrée dans le bois dédié à Mars. Cela fait, tu sèmeras quelques-unes de ces dents de dragon qui fournirent à Cadmus une moisson de guerriers. Ce sont des êtres bien intraitables et bien indisciplinés que ces fils des dents du dragon. Si tu ne les gouvernes pas à leur goût, ils tomberont sur toi le fer à la main. Toi et tes quarante-neuf camarades, mon pauvre garçon, vous serez à peine assez nombreux et assez forts pour soutenir le choc de l’armée que vous verrez sortir du sol.

— Chiron, mon digne maître, m’a mis au courant, il y a longtemps, de l’histoire de Cadmus. Il se peut que je vienne à bout, aussi bien que ce grand homme, des turbulents soldats issus des dents du monstre.

— Je voudrais bien le voir aux prises avec le dragon, lui et ses quarante-neuf compagnons, grommela en lui-même le roi Aétès, ainsi que son pédant de maître à quatre pieds, par-dessus le marché. Le niais téméraire et infatué de sa folle personne !… Attendons mes taureaux au souffle de feu, nous verrons !… Eh bien ! Noble étranger, reprit-il, goûte