Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

candescents qui surgissaient avec violence. Il fait un autre pas et soudain la prairie retentit d’un beuglement épouvantable que l’écho répète aux alentours. Leur poitrine en combustion vomit des torrents de l’eu dont l’éclat jette pour un moment une vive lumière sur les champs environnants. L’intrépide jeune homme fait un dernier mouvement, et, prompts comme la foudre, ils s’élancent en mugissant avec un bruit de tonnerre, et en vomissant des torrents de flammes si ardents, que tous les détails de cette scène d’horreur étaient plus vivement éclairés que par le soleil dans tout son éclat. Plus que tout autre objet, les monstres, emportés au galop de son coté, frappent les regards impassibles de Jason. Leurs pieds de bronze résonnent sur le sol, leurs queues dressées se roidissent selon l’habitude des taureaux en furie ; l’herbe est séchée instantanément comme parle contact d’un météore ; l’atmosphère est tellement embrasée qu’un arbre mort, au pied duquel se tenait Jason, brûle comme une paille légère. Quant à lui (grâce au remède magique de Médée), la flamme tourbillonne autour de son corps et ne l’atteint pas plus que s’il eût été formé d’amiante.

Encouragé en voyant qu’il n’a pas péri tout d’abord dans cette horrible conflagration, le valeureux prince attendit l’attaque des taureaux. Au moment où ceux-ci s’apprêtent à le lancer en l’air d’un coup