Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/44

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des récits d’événements déjà anciens. Il aspirait à accomplir d’autres exploits, dignes d’être transmis à la postérité. Peu de temps après son arrivée à Athènes, il débuta en domptant un taureau furieux, qu’il offrit en spectacle au public, à la grande admiration du roi et de ses sujets. Mais ce triomphe, comme toutes les aventures dans lesquelles il s’était déjà illustré, ne parurent plus que des jeux d’enfants en comparaison de la glorieuse entreprise dont nous allons rapporter les circonstances.

Un matin, Thésée se réveilla sous l’impression d’un mauvais rêve ; il avait beau ouvrir les yeux, son émotion continuait toujours. L’air qu’il respirait gonflait son cœur de mélancolie. De certains bruits appelèrent son attention : il ne tarda pas en effet à entendre des soupirs, des gémissements, des cris de détresse, des lamentations qui venaient du palais, des rues, des temples et de toutes les habitations de la ville. Toutes ces voix plaintives sorties de chaque poitrine se réunissaient en un chœur dont les éclats douloureux étaient parvenus aux oreilles du jeune prince et l’avaient arraché au sommeil. Il se leva en sursaut, s’habilla à la hâte, et, sans oublier ses sandales et son glaive à poignée d’or, il courut près du roi pour s’informer de quoi il s’agissait.

« Hélas ! mon fils, dit Égée en poussant un long soupir, nous sommes plongés aujourd’hui dans une bien vive affliction. C’est le retour d’un anniversaire