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Page:Hazard – Discours sur la langue française, 1913.djvu/19

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de la hiérarchie, et passaient du maire au préfet, du préfet au ministre, du ministre à l’Empereur.

Il parcourait, avec ce souci du détail qui est un des traits frappants de son caractère, les rapports de ses subordonnés les plus lointains. Choisissons entre mille : prenons avec lui cette lettre gauchement rédigée par un inspecteur primaire du département du Taro, chargé de suivre les progrès du français dans les écoles publiques ; lisons par-dessus son épaule : « À l’égard de la langue française, au commencement de l’année 1808, les écoliers étaient tout à fait nouveaux, et les livres destinés pour cela n’ont pas encore été distribués. Néanmoins, les maîtres se sont empressés par voix et par écrit de donner aux écoliers les connaissances préliminaires des diphtongues, de la prononciation et des autres règles pour lire ; et ils ont aussi fait apprendre la conjugaison de presque tous les verbes réguliers. J’en ai trouvé dans mes visites quelques-uns qui savaient bien lire, d’autres suffisamment, et quelques autres qui lisaient et traduisaient aussi, peut-être à cause d’instructions antérieures. J’ai même observé que les écoliers,