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Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/10

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se fracasser dans l’abîme avec des échos creux ; parfois la substance piétinée éclatait comme une coquille vide. Des étoiles pointèrent, scintillantes, puis l’obscurité se fit encore plus profonde.

— Ne craignez rien, mon fils, dit le Boddhisattva, en guidant toujours son compagnon. De danger il n’y en a point, bien que le chemin soit sinistre.

Ils continuèrent à monter vite, vite, sous les étoiles, poursuivant leur ascension grâce à l’aide d’une force surhumaine. Ils passèrent de hautes zones de brumes, et ils aperçurent à leurs pieds, s’élargissant sans cesse à mesure qu’ils montaient, un flot silencieux de nuées, comme la marée d’une mer lactée.

Les heures se suivaient et pourtant ils continuaient leur ascension ; des formes invisibles cédaient sous leurs pas avec des fracas doux et mats, et à chaque fracas de faibles lueurs froides s’éveillaient pour s’éteindre aussitôt.

Et une fois le jeune pèlerin posa la main sur un objet lisse qui n’était pourtant pas de la