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reposait paresseusement un papillon de ver à soie.

— Nous en réservons toujours quelques uns pour la reproduction. Celui-ci sort à peine du cocon. Bien entendu, il ne peut pas voler… Car aucun ne vole… Mais regardez ses sourcils…

Je regardai et je vis que les antennes très courtes et touffues étaient arquées au-dessus des yeux, joyaux piqués dans la tête veloutée, de façon à donner l’aspect d’une très belle paire de sourcils.

Alors Niimi m’emmena voir ses vers à soie.

Dans le voisinage de Niimi, où il y a beaucoup de mûriers, plusieurs familles se livrent à l’élevage des vers à soie : les femmes et les enfants sont chargés de les soigner et de les nourrir. Les vers sont tenus dans de grands plateaux oblongs, surélevés sur de légers supports en bois de trois pieds de haut. Il est curieux de voir des milliers de chenilles en train de se nourrir simultanément dans les plateaux, et d’entendre le doux bruit de papier froissé qu’elles font en rongeant leurs