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I

Je fus intrigué par la phrase « sourcil-papillon de ver à soie », que je rencontrai dans un vieux proverbe japonais ou plutôt chinois : Le sourcil-papillon de ver à soie d’une femme est la hache qui abat la sagesse d’un homme. Alors j’allai trouver mon ami Niimi qui élève des vers à soie, et lui demandai de m’expliquer cette phrase.

— Est-ce possible, s’écria-t-il, que vous n’ayez jamais vu le papillon d’un ver à soie ? Il a de très beaux sourcils.

— Des sourcils ? répétai-je, étonné.

— Eh bien, appelez-les comme vous voudrez, dit Niimi. Mais les poètes les appellent sourcils. Attendez un instant ; je vais vous les montrer.

Il quitta la pièce et revint bientôt, portant un éventail en papier blanc sur lequel