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suivants, — choisissant quand c’était possible les plus simples et les mieux connus, et plaçant les textes originaux par ordre alphabétique afin de faciliter les références. Ce choix, — quoique insuffisant, — servira du moins à illustrer certains effets de l’enseignement bouddhiste sur la pensée et le parler populaire.

1. — Akuji mi ni tomaru.
Tout le mal accompli s’accroche au corps[1].
2. — Atama soru yori kokoro wo soré.
Mieux vaut se raser le cœur que se raser la tête[2].
3. — Au wa wakaré no hajimé.
Une rencontre n’est que le commencement d’une séparation[3].

  1. Tant que durera le Karma, la conséquence d’une mauvaise action ou d’une mauvaise pensée ne cessera jamais d’agir sur l’existence de la personne qui s’en est rendue coupable.
  2. Les religieuses et les prêtres bouddhistes ont la tête complètement
    rasée. Le proverbe signifie qu’il est préférable de se corriger le cœur et de triompher de tous les vains regrets et désirs que de devenir moine. En parler populaire, la phrase « se raser la tête » signifie se faire religieuse ou moine.
  3. Le désir et le regret sont également vains dans ce monde impermanent ; car toute joie est le commencement d’une expérience qui doit
    comporter sa douleur. Le proverbe fait directement allusion au texte sûtra Shoja hitsumetsu è-sha-jori. « Tout ce qui est doit sûrement mourir, et tous ceux qui se rencontrent doivent sûrement se séparer. »