Page:Hegel - La Logique subjective, Ladrange, 1854.djvu/20

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tituent cette partie de la logique que j’appelle objective.

Dans mon système, l’Être considéré d’une manière générale, en lui-même, et n’ayant encore ni forme ni objet, est la source première d’où tout procède. La philosophie et tout ce qui existe dans le monde, et le monde lui-même en découlent.

Si l’on considère l’Être, en effet, avant qu’il ait pris aucune forme déterminée, on voit que l’on peut dire de lui qu’il est et qu’il n’est pas en même temps. Il est tout et il n’est rien ; il est tout en général, mais il n’est rien de particulier. Or, en faisant ce raisonnement, nous avançons d’un pas, puisqu’à l’idée de l’Être que nous posions d’abord, nous voyons maintenant se joindre l’idée du non-être ou du rien que nous n’avions pas posée. Dans ce cas comme dans tous les autres, c’est la force dialectique de l’idée que nous posons, qui nous oblige à reconnaître que cette idée, quelle qu’elle soit, n’est pas ce qu’elle parait èlre d’abord, mais au contraire, qu’elle se contredit pour ainsi dire elle-même, en s’opposant une seconde idée qui est la négation de la première. C’est pour ce même motif que dans la circonstance actuelle nous avons pu dire de l’Être en général qu’il est tout et qu’il n’est rien. Mais si l’on veut y réfléchir attentivement, on verra que (la même force dialectique agissant toujours) les idées ne