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NOTIONS GÉNÉRALES

sauraient demeurer dans cet état d’oppositiuit l’une à l’égard de l’autre, et qu’il sort nécessairement des deux contraires une troisième idée, qui est la résultante et comme la vérité des deux premières.

En effet, l’Être ne disparaît pas, comme on le pourrait croire, dans l’idée du non-être ou du néant que nous lui opposons. Il subsiste, mais en même temps il est modifié. Au lieu de l’Être et du néant opposés l’un à l’autre que nous avions d’abord, nous avons à présent l’Être qui va au néant et le néant qui va à l’Être. Nous assistons en quelque sorte à l’enfantement progressif du rien par l’Être et de l’Être par le rien ; nous suivons les transformations de l’Être qui passe au néant et du néant qui devient l’Être ; ce qui nous apporte évidemment l’idée d’un mouvement continuel de l’un vers l’autre, ou le passage d’une forme à une autre forme qui ne s’arrête jamais pour nous laisser le temps de le saisir et nous donner le droit de dire qu’il est. Rien n’est donc d’une manière absolue ; tout va du néant à l’Être ou de l’Être au néant. Ainsi, pour répéter ce qui précède, nous avons commenté par affirmer simplement l’existence du Tout ; mais aussitôt, cette idée de l’Être en général et antérieurement à toute forme, nous a poussés par sa propre force dialectique à une négation diamétralement opposée ou à l’idée du non-être, d’où nous avons