Page:Hegel - La Logique subjective, Ladrange, 1854.djvu/24

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Spinosa, est la substance de toutes choses, je dis, moi, qu’il en est plus que la substance, étant la Notion ou l’Idée des choses. Et cette définition, selon moi, suffit à rétablir le libre arbitre dans l’homme.

Dans le système de Spinosa, le franc arbitre n’a point de place, et l’on a remarqué avec raison que tout homme qui croit que les actions humaines sont le fruit de la liberté, s’élève déjà, par cela seul, au-dessus de Spinosa. Car ce philosophe parle bien du libre arbitre, mais pour en décomposer ou en affaiblir la notion et la subordonner à celle de substance qui, dans sa pensée, est la plus haute de toutes. D’où il suit que la liberté ne tient pas, dans sa doctrine, la large place à laquelle elle a droit de prétendre. En laissant aux mots leur sens naturel, on comprend que cette proposition, Dieu est la substance, exclut presque entièrement la possibilité du libre arbitre, tandis qu’il conserve tous ses privilèges lorsque nous définissons Dieu en disant qu’il est l’idée ou la Notion des choses.

Ainsi, dans la première partie de ma philosophie ou de la logique objective, Dieu est l’être ; dans la seconde, comme dans Spinosa, il est la substance ; et dans la troisième, que j’appelle logique subjective, il est l’idée ou la Notion des choses, c’est-à-dire la Vérité de toutes choses.