Page:Hegel - La Logique subjective, Ladrange, 1854.djvu/26

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un habit, cette maison a une fenêtre ou une porte. Mais pour peu que l’on y réfléchisse, on reconnaît bien vite que cette phrase, j’ai une idée, ne saurait avoir un pareil sens, attendu que le moi n’est pas une chose comme les autres, et que l’idée n’est pas une de ses qualités ou propriétés. Kant, le premier, a placé le moi dans une sphère plus élevée et l’a mis au-dessus des choses phénoménales en le définissant l’unité primitive et synthétique qui se retrouve et prend conscience d’elle-même dans chaque perception. Et cette partie de la philosophie kantienne qui tente d’approfondir ou d’expliquer l’unité primitive et synthétique du moi, a toujours été regardée comme la plus obscure et la plus difficile à entendre, parce que dans cette partie, en effet, il a réellement et sérieusement essayé de rendre compte des rapports qui existent entre le moi et le monde. Voici comment il pose le problème :

Étant donné, d’une part, les choses extérieures avec leurs qualités ou propriétés diverses, comme d’être sensibles, pesantes, visibles, et de pouvoir, par ce motif, nous contraindre à respecter leur existence ou leur être, rendu manifeste par toutes ces qualités réelles ; et, d’autre part, le moi, qui n’est ni pesant, ni visible, ni susceptible de tomber sous la perception d’aucun de nos sens ; de quelle manière, se demande Kant, peut-il s’éta-