Page:Hegel - La Logique subjective, Ladrange, 1854.djvu/27

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blir des rapports entre ces deux mondes opposés, entre les choses palpables ou réelles du monde extérieur et notre moi qui est purement idéal ? En d’autres termes, comment peut-il exister des rapports entre la réalité et l’idéalité, qui, dans l’opinion de Kant, existe seulement dans le moi et non point dans les choses ?

Il répond à cette difficulté et justifie l’existence de ces rapports en disant que les quatre formes ou catégories de quantité, qualité, relation, modalité, sont les formes générales sous lesquelles les choses individuelles s’introduisent dans le moi, qui, de son côté, est une unité primitivement ou essentiellement synthétique, c’est-à-dire une individualité dont le propre est d’être aussi une généralité. Ainsi le moi qui, par son idéalité, devrait s’opposer à recevoir en lui les choses individuelles, ne s’y oppose plus dès que l’individualité de ces choses se trouve généralisée. Les quatre catégories de quantité, qualité, relation, modalité, opèrent cette généralisation et permettent ainsi aux choses extérieures d’entrer dans le moi.

Telle est du moins la solution de Kant.

Dans sa manière de voir, comme dans la nôtre, on trouve donc toujours dans le moi le Général et le Particulier tout ensemble, impliqués ou enveloppés l’un dans l’autre.