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DES IDÉES.

les traités ordinaires ; et cette logique commune qui affirme l’existence d’idées claires et obscures, complètes et incomplètes, etc., sans la prouver ni montrer la connexion ou le rapport que ces prétendues variétés d’idées devraient avoir entre elles, cette logique, en vérité, donne par là aux autres sciences un fort mauvais exemple. Elle leur impose une rigueur de déduction qu’elle n’observe pas elle-même, puisqu’elle viole la première règle qu’elle établit à leur usage, qui est de ne rien admettre dont la nécessité ne soit démontrée.

La philosophie de Kant commet aussi cette faute, et de plus une inconséquence. Car dans la première partie de la logique, il dit sans justifications ni preuves, qu’il a trouvé quatre catégories ou notions fondamentales qui sont : la quantité, la qualité, la relation et la modulité ; et plus tard, dans la seconde partie de sa logique, appelée logique transcendantale, il reproduit ces catégories en disant expressément qu’il les emprunte à la première partie où elles ont été primitivement trouvées. Mais, puisque la philosophie de Kant déclare elle-même, dans cette première partie de la logique, que ces catégories sont trouvées à posteriori ou empiriquement, il est clair que la logique transcendantale n’avait pas besoin de nous renvoyer à cette première partie,