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DES IDÉES.

encore plus vraie que la seconde. Car en remarquant seulement que toutes choses sont ce qu’elles sont (première règle), nous ne savons absolument rien du monde en général, dans lequel chaque chose subsiste. En disant qu’il n’y a pas deux choses identiques dans le monde (seconde règle), nous avançons ; et disant enfin, chaque chose a sa cause (troisième règle), nous corrigeons l’imperfection des deux premières.

Ces vérités nous apparaîtront sous un jour plus éclatant, si nous les traduisons en chiffres selon la coutume des logiciens. La première : Toute chose est identique à elle-même, se formulera ainsi :

tout A est A.

La seconde : Il n’y a pas deux choses identiques dans le monde, aura cette figure :

aucun A n’est B.

Et la troisième : Toute chose a sa cause, nous dit que A n’est pas seulement A, comme le veut la première règle, mais qu’il est aussi B, dont il est le produit ou l’effet, et avec qui, pour ce motif, il faut bien qu’il ait un rapport de ressemblance ou d’identité, ce qu’ignore la première règle et semble nier la seconde, qui nous montre, à son tour, qu’aucun A ne saurait exister seul