Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/11

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considérée en elle-même[1], l’ancienne Logique est non-seulement insuffisante, mais fausse, et que par suite la Logique véritable, ou, pour mieux dire, la seule Logique véritable, est la Logique telle qu’elle a été conçue et tracée dans ses traits fondamentaux et essentiels par Hegel. Ces points, je crois les avoir établis de façon à ne pas laisser de doute dans l’esprit de celui qui voudra y donner sérieusement son attention.

Mais il y a d’autres Logiques qui ont paru dans ces derniers temps, et parmi ces Logiques il en est une qu’on dirait imaginée tout exprès par son auteur pour recueillir l’héritage hégélien, et le recueillir en rejetant la Logique de Hégel dans l’ombre et en s’établissant sur ses ruines. C’est des Recherches logiques (Logischen Untersuchungen) de Trendelenburg que je veux parler. Et c’est sur ce livre que je me bornerai ici à présenter quelques observations, les autres Logiques, telles que la Logique de M. Mill, par exemple, n’ayant pas, à mon avis, une importance sérieuse et vraiment scientifique[2].

  1. Je dis considérée en elle-même, car on retrouve bien l’ancienne Logique dans la Logique hégélienne, mais on l’y retrouve comme un moment subordonné, comme une Logique transformée qui a reçu une nouvelle et plus haute signification, une nouvelle et plus haute fonction dans la Logique hégélienne elle-même.
  2. Qu’est-ce que la Logique de M. Mill ? Est-elle une Logique formelle, ou bien une Logique objective, ou comme on voudra l’appeler ? Ou bien encore, est-elle une Logique quelconque ? Or, je dis que la seule réponse qu’on puisse faire à ces questions, c’est qu’elle est un amas confus, indigeste et superficiel de toutes les sphères de la connaissance, ce qui veut dire qu’elle est le contraire de ce qu’elle prétend, et de ce qu’elle doit être.