Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/12

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Et qu’il me soit d’abord permis de rappeler que je me suis déjà occupé de cette œuvre de Trendelenburg dans la Préface de la deuxième édition de mon Introduction à la Philosophie de Hegel, où je me flatte d’avoir démontré qu’elle est, je ne dirai même pas une imitation et une reproduction, mais une falsification de la Logique de Hegel. C’est cette démonstration que je me propose de compléter ici.

On sait, ou du moins ceux qui ne sont pas étrangers aux travaux de la philosophie allemande savent que Trendelenburg, après avoir adopté la signification et la forme objectives et absolues de la Logique de Hegel, a cru pouvoir se permettre de remplacer la première triade hégélienne (première, bien entendu, dans l’ordre de l’abstraction), c’est-à-dire l’être, le non-être et le devenir, par une autre triade, l’être, la pensée et le mouvement. La première question qui s’offre naturellement à l’esprit en présence de cette triade est celle-ci : qu’est devenu le non-être dans cette dialectique, et comment la pensée et le mouvement, et par suite tout le reste ont-ils pu se produire sans le non-être ? Car il est évident que pour aller en avant le non-être est tout aussi nécessaire, plus nécessaire même que l’être. Mais que le lecteur se rassure, le non-être n’est pas perdu, et il paraîtra en temps et lieu. Seulement il ne fera pas son entrée par la grande porte, mais par une porte dérobée et sous un faux déguisement.