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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/36

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chapitre ii.

d’un tout ne saurait discerner clairement ni son objet, ni ses limites, ni les rapports qui l’unissent aux autres sciences. Et c’est ce qui a lieu dans la logique. Car cette science qui, comme on nous l’enseigne, doit nous apprendre à ordonner nos pensées et à former des idées claires et complètes, s’inquiète fort peu soit d’ordonner ses propres matériaux, soit d’en rechercher et d’en définir avec précision le sens et la valeur. Par exemple, à la question de savoir quel est le rapport de la logique avec les autres sciences, on se contente de répondre d’une manière vague et superficielle, que comme la logique est la science du raisonnement, et comme on a besoin du raisonnement dans toutes les sciences, la logique doit nécessairement avoir des rapports avec elles. Mais quelle est la vraie et intime nature de ces rapports, jusqu’à quel point et de quelle façon la logique est liée aux autres sciences, et quelle est la limite qui la sépare d’elles, c’est ce que les logiciens ne nous disent point. Et lorsque, pour en donner une définition plus exacte, ils ajoutent que c’est la science de la forme ou de la méthode à l’aide de laquelle nous ordonnons nos pensées pour atteindre à la vérité, ici aussi on nous laisse dans l’ignorance sur la nature de cette forme et de cette méthode, et sur leurs rapports avec les objets de la pensée, comme, par exemple, s’il y a entre l’objet de la pensée — fini ou infini, physique ou métaphysique — et la forme une communauté de nature, et, s’il y en a, quelle est la différence entre la logique et l’ontologie et la métaphysique ; et s’il n’y en a pas, comment la connaissance est possible ; ou bien, si la forme est éternelle et absolue, ou périssable et relative, et si elle est périssable et relative, comment on peut atteindre par