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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/35

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définitions de la logique.

d’autres, au contraire, qui non-seulement y comprennent ces questions, mais qui font de la logique une sorte de miscellanée où ils entassent pêle-mêle et comme au hasard toute espèce de sujets, tels que les problèmes de la certitude, de la probabilité, des miracles, etc.[1].

Cette divergence d’opinions, cette incertitude touchant l’objet et les limites de la logique, qui serait une source d’erreurs dans toute autre science, entraîne des conséquences bien plus fâcheuses encore lorsqu’il s’agit de la science qui est présentée comme l’instrument universel de l’investigation scientifique, comme la méthode à l’aide de laquelle on découvre où l’on constate la vérité ; car l’erreur et la confusion qui se glissent dans cette science universelle doivent par là même pénétrer dans toutes les autres branches du savoir.

La difficulté qu’on éprouve à se faire une notion exacte de la logique est due à plusieurs causes, mais elle est due surtout à l’absence d’une connaissance systématique, et de recherches suffisamment approfondies sur la nature de la forme, et partant de la logique elle-même. Et, en effet, là où il n’y a pas de système[2], c’est-à-dire là où il n’y a pas un tout, et où les parties et le tout ne sont pas liés par des liens rationnels et par des rapports nécessaires et absolus, il ne peut y avoir qu’une connaissance fragmentaire et accidentelle. Et une science particulière qui n’est pas systématiquement ordonnée, et qui ne constitue pas la partie

  1. La logique de Port-Royal, par exemple.
  2. Voyez sur la nécessité d’une connaissance systématique et les erreurs qui naissent de l’absence de cette condition, mon Introd. à la Phil. de Hégel, ch. III, § ii, et plus bas, ch. IX, X et XI. Cf. aussi mes Introd. à la Phil. de la Nature, et à la Philos. de l’Esprit de Hégel, vol. I.