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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/52

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chapitre v.

l’espèce de ce même genre ; » ici aussi on laisse dans l’ombre ce qu’on entend par tout et par partie, par genre et par espèce. Or, il n’est pas difficile de voir que ces mots ne peuvent signifier ici que des quantités. Mais ce qui cache avant tout le vide de la règle c’est l’exemple dont on l’accompagne. Car, comme l’exemple est emprunté à la réalité, on est par là amené à penser que la règle se trouve réalisée dans l’exemple. Mais ce n’est là qu’une illusion. Si l’on dépouille, en effet, les termes de leurs qualités et de leur nature objective, c’est-à-dire, de ce qui n’appartient pas au domaine de la logique, il ne restera que leur quantité. Ainsi, lorsqu’on entend citer l’exemple :

Tous les hommes sont mortels,
Les Européens sont des hommes,
Donc, etc.,

on est naturellement porté à croire qu’il y a là une opération rationnelle, et qui nous donne une connaissance réelle. Mais on ne doit pas oublier que la logique formelle exclut de son domaine toute recherche touchant la réalité des choses, et qu’elle ne s’occupe en aucune façon soit d’en démontrer, soit d’en vérifier l’existence. Et ainsi qu’homme, mortel, Européen, etc., existent ou n’existent point, qu’ils existent séparément ou conjointement, qu’ils possèdent ou qu’ils ne possèdent pas telle ou telle qualité, ce sont là des points qui sont en dehors de ses limites, et le seul point dont elle a à s’occuper c’est que si ces termes ou êtres existent, s’ils possèdent telle ou telle qualité, ils peuvent être combinés conformément à certaines règles ou rapports de quantité.