Aller au contenu

Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
chapitre v.

quantitative des termes, soit dans chaque proposition séparément, soit dans les deux propositions conjointement, nous aurons deux propositions identiques, c’est-à-dire, un syllogisme dans lequel le moyen terme 4 + 2 est égal aux deux extrêmes 4 + 2, ce qui veut dire qu’il n’y a ni moyen terme, ni syllogisme. Car, comme l’attribut de la proposition affirmative doit être pris particulièrement, le moyen terme ne peut ni contenir ni être contenu, et par là l’on voit s’évanouir le principe fondamental de la théorie syllogistique. Par conséquent, lorsque pour justifier la règle ont cite un exemple qui est objectivement et matériellement vrai, sa vérité est indépendante de la règle logique, et elle est fondée sur d’autres principes. Que les hommes soient réellement mortels, et que les Européens le soient aussi, ces propositions et d’autres propositions semblables sont dérivées d’une connaissance expérimentale ou métaphysique, et leur vérité et leur nécessité découlent de la qualité et de la nature des termes, et nullement de leur quantité.

Mais l’on nous dira peut-être que ne considérer dans la proposition et le syllogisme que la quantité, et ne pas tenir compte de la qualité, c’est se faire une notion fausse et étroite de la logique formelle, que c’est la mutiler et retrancher d’elle un élément, un ordre de recherches qui lui appartient, car la logique s’occupe de la qualité tout aussi bien que de la quantité, et que, par conséquent, pour s’en former une notion exacte, il faut considérer dans ses opérations, — dans la proposition et dans le syllogisme, — la qualité et la quantité tout ensemble, Ainsi dans les propositions : l’homme est mortel, la rose est rouge, mortel