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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/55

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la logique formelle considérée abstractivement.

et rouge doivent être considérés sous ce double rapport. Car, par rapport à la quantité, ils constituent des genres, et contiennent des espèces, et par rapport à la qualité, ils constituent des caractères ou des propriétés qui sont inhérentes au sujet. Et c’est sous ce double rapport qu’on doit envisager les termes dans le syllogisme ; de sorte que si nous considérons le moyen terme, non comme une simple quantité, mais comme une qualité commune aux extrêmes, nous verrons que, par suite de cet élément qualitatif commun, les extrêmes doivent être unis, et par là la théorie syllogistique se trouvera justifiée.

Je suis loin de nier que dans les termes et la proposition on doit tenir compte de la qualité. Tout au contraire, je prétends que c’est la qualité qu’il est bien plus important d’étudier et de déterminer que la quantité, et cela dans les recherches logiques, comme dans toute autre recherche scientifique en général, puisque c’est la qualité qui touche de plus près à la nature intime des êtres. J’ajouterai que si les logiciens avaient plus attentivement examiné la qualité dans les opérations et les formes logiques ils seraient arrivés à un tout autre résultat sur la nature et la signification des lois logiques de la pensée.

C’est là un point sur lequel j’aurai occasion de revenir. Ici je veux me borner à mettre en lumière les lacunes et les inconséquences que la considération de la qualité nous fait découvrir dans les théories logiques. Et, en effet, si nous rapprochons la quantité et la qualité telles qu’elles sont combinées dans la proposition, il nous sera aisé de voir qu’elles se contredisent et qu’elles ne sauraient se concilier ; car, suivant la quantité, c’est le sujet qui