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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/64

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chapitre vi.

et dans les solides, — l’opposition de l’unité et de la dualité, du nombre pair et du nombre impair, du nombre entier et du nombre fractionnaire, de la ligne droite et de la ligne brisée, de la ligne perpendiculaire et de la ligne verticale, etc. Dans le domaine de la morale, nous rencontrons les oppositions de la liberté et de la nécessité, et l’antagonisme des tendances et des motifs de l’action. Dans la métaphysique et dans les autres sphères de la pensée nous trouvons les oppositions de la cause et de l’effet, de la substance et des accidents, de l’infini et du fini, etc. ; et enfin, si nous considérons l’homme, nous verrons qu’il est composé d’éléments le plus contradictoires, d’âme et de corps, de joie et de tristesse, d’amour et de haine, de rire et de larmes, de santé et de maladie, etc., et qu’il est de tous les êtres celui où la contradiction et la lutte sont le plus intenses. Et quiconque voudra porter un regard impartial et attentif sur l’univers verra que, bien loin que l’absence de la contradiction soit la loi fondamentale des choses, plus nombreuses et plus profondes sont les contradictions dans un être, plus remplie est son existence, et plus haute sa perfection[1].


  1. Voy., sur ce point, outre ce qui suit, notre Introd. à la Phil. de Hegel, et notre écrit, l’Hégélianisme et la Philosophie.