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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/66

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chapitre vii.

« l’homme eut un être doué de la faculté de pleurer. » Et si dans les choses ordinaires et dans l’ordre des faits la contradiction est admise malgré et contre le principe de contradiction, nous ferons observer qu’il n’en est pas ainsi dans les questions spéculatives, ou qui roulent sur des matières bien plus importantes, mais éloignées de l’usage ordinaire et placées au-dessus de l’appréciation générale. Car ici trompés et égarés par ce principe, nous refusons d’admettre et nous admettons tour à tour sans règle et sans dicernement la contradiction, refusant de l’admettre pour tel ordre de faits ou d’êtres, et l’admettant pour tel autre, et, qui plus est, refusant d’admettre ici, et sous une forme, la même contradiction que nous avons admise ailleurs, et sous une autre forme. Et il ne faut pas un grand effort pour voir que la plupart des opinions ou des théories erronées ont leur source dans l’exclusion de la contradiction. Car si tous les hommes sont égaux, et qu’il n’y ait pas d’inégalité naturelle entre eux, il suit nécessairement que l’organisation actuelle de la société, où l’inégalité est reconnue et sanctionnée, est contraire à la nature, et que, par conséquent, ceux qui proclament l’égalité des droits et des biens, le nivellement du pouvoir, des classes et de l’éducation, sont les organes légitimes de la nature et de la vérité. L’opinion suivant laquelle les formes absolues de gouvernement — monarchique ou démocratique — seraient plus parfaites et plus rationnelles que les mixtes n’a pas d’autre fondement, toute forme absolue excluant la contradiction. On trouvera des exemples semblables dans les autres branches de la connaissance, dans la morale, dans la physique et dans la métaphysique. Ainsi,