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chapitre vii.

détermination des rapports de l’infini et du fini, de Dieu et du monde, on commence par séparer absolument Dieu du monde, et puis, lorsqu’on en vient à déterminer la nature divine, on rapproche Dieu du monde, et l’on finit par lui attribuer une liberté, une conscience et une personnalité faites à l’image de celles de l’homme. Ou bien, après avoir posé en principe que l’absolu est libre de toute contradiction, on enseigne que Dieu est miséricordieux et inexorable dans sa justice, qu’il est le Dieu de la paix et le Dieu de la guerre, qu’il est le principe de la vie et te principe de la mort, admettant et niant ainsi, tour à tour, ce que l’on a nié ou admis ailleurs et sous une autre forme, et jetant par là toute pensée et toute connaissance dans une confusion inextricable[1].

Examinons maintenant les théories logiques dans leur application à la connaissance soit spéculative, soif expérimentale.

Et d’abord, pour ce qui concerne cette dernière, si on l’examine de près, on verra que ce n’est que subrepticement, en donnant à ses principes une portée plus haute que celle qu’ils possèdent réellement, et en franchissant ses propres limites que la logique prétend fonder une science expérimentale. Et, en effet, nous avons d’un côté la proposition universelle comme condition nécessaire de toute connaissance démonstrative et strictement scientifique, et, de l’autre, nous avons des faits, des individus, des phénomènes distincts et séparés. Or, si la proposition universelle (peu importe ici qu’elle soit une conclusion

  1. Voy. plus bas, ch. XI et XII.