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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/70

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chapitre vii.

qu’ici aussi la logique formelle est loin d’accomplir ce qu’elle nous promet, qu’elle est loin, veux-je dire, de fonder cette connaissance par des procédés légitimes et rationnels.

L’objet suprême de la connaissance métaphysique est, strictement parlant, l’absolu, et l’absolu par cela même qu’il est l’absolu, est le principe dernier et le plus évident de la démonstration. C’est là ce que veulent dire les expressions « Dieu est la lumière de l’intelligence : il est l’idéal de l’univers : il est la Pensée et l’Être : rien ne saurait se concevoir ni exister sans lui. » Toutes ces expressions et d’autres expressions semblables impliquent nécessairement la notion que l’absolu est aussi l’absolu principe de la démonstration. Il n’en est cependant pas ainsi lorsqu’on s’en tient aux règles de la logique formelle ; car, suivant ces règles, l’absolu n’est d’aucun usage dans la démonstration. Et, en effet, la fonction que l’absolu peut remplir dans la démonstration est ou celle de petit terme, ou celle de grand terme, ou celle de moyen terme, ou celle de deux d’entre eux à la fois. C’est là le cercle des suppositions que l’on peut taire à l’égard de l’absolu. Maintenant, il est évident que l’absolu ne saurait remplir la fonction de petit terme, car le petit terme est toujours démontré, tandis que l’absolu démontre et ne peut être démontré. Mais il ne saurait non plus être le grand terme, puisque le grand terme n’est pas le moyen, et que c’est le moyen qui

    de ces formes. Lorsque de la chute des corps ou conclut à la loi universelle de la pesanteur, quelque supposition qu’on fasse, et à quelque point de vue qu’on se place, cet argument n’a de valeur qu’autant qu’il y a un rapport ontologique et métaphysique entre le phénomène et la loi, entre l’effet et sa cause.