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Page:Hegel - Logique, t. 1, trad. Véra, 1874.djvu/71

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logique appliquée.

joue le rôle le plus important dans le syllogisme. Enfin, il ne saurait constituer le moyen terme, car le moyen, étant une espèce, est contenu dans le genre, et il lui est inférieur[1]. Ainsi, ni le grand terme, par là même qu’il n’est ni l’espèce ni le moyen, ni le moyen, par là même qu’il n’est pas le genre ou le grand terme, ne peuvent fournir le terme absolu de la démonstration. Reste la dernière supposition, suivant laquelle l’absolu consisterait dans l’union de deux termes, de l’espèce et du genre, ou du moyen et du grand terme ; de sorte que, lorsque, par exemple, nous disons : « Dieu ou l’absolu est l’être parfait, ou possède toutes les perfections », les deux termes Dieu et toutes les perfections seraient aussi intimement unis que l’un ne saurait se concevoir sans l’autre. Mais cette supposition ne lève pas non plus la difficulté. De fait, les deux termes de la proposition sont-ils absolument identiques ? En ce cas, il n’y a en réalité qu’un seul terme, et leur distinction est purement verbale. Ou bien, sont-ils réellement et matériellement distincts ? En ce cas, s’ils sont unis, leur union ne peut s’effectuer qu’en vertu d’un troisième terme, lequel par la raison même qu’il les unit leur est supérieur. Ce serait donc ce troisième terme qui, dans cette supposition, constituerait l’absolu. Enfin, soit que les propositions absolues, telles que les suivantes : « L’être absolu est la source de toute perfection ; ou : la cause absolue est le principe de toutes choses ; ou : le beau et le bien sont les principes de toute beauté et de tout bien ; » soit, dis-je, que ces propositions et d’autres propositions semblables soient ou ne soient pas

  1. Voy. plus haut, ch. V.