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Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/202

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§ 246.

Ce qu’on appelle physique était autrefois appelé philosophie de la nature. C’est l’investigation théorétique et réfléchie de la nature, qui, d’une part, ne s’occupe pas des déterminations qui sont étrangères à la nature, comme sont, par exemple, les fins que nous venons d’indiquer, et qui, d’autre part, aspire à la connaissance de ce qu’il y a de général en elle, de manière que celui-ci présente une forme déterminée, c’est-à-dire elle aspire à la connaissance des forces, des lois et des espèces dont le contenu ne soit pas un simple agrégat, mais qui étant distribué en ordres et en classes, puisse former un tout organique. Comme la philosophie de la nature est une science qui connaît selon la notion[1], son objet est aussi l’universel, mais l’universel pour soi qu’elle considère dans sa nature

  1. Begreifende Betrachtung. C’est-à-dire que la philosophie de la nature se distingue de la physique en ce que celle-ci se borne à rechercher le général, tandis que la philosophie de la nature recherche aussi le général, mais le général dans son existence concrète, et dans son intime essence ; le général pour soi, suivant l’expression hégélienne, c’est-à-dire le général qui est revenu à son unité, et qui a posé tous les éléments, et toutes les déterminations de son existence. De plus, et par cela même, on y montre comment les déterminations et les différents degrés de la nature sont liés par une filiation interne et rationnelle.