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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/174

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introduction.

relief, sans prendre en considération le lieu où ils doivent être placés. Et non-seulement l’artiste doit y songer avant de mettre la dernière main à son œuvre ; mais déjà cette appropriation à la nature extérieure, à la disposition de l’espace, ou du local, doit exister dans la conception première. Par là, la sculpture conserve un rapport durable, principalement avec l’enceinte architecturale. La première destination des statues fut d’être faites pour les temples, d’être placées dans la Cella ; de même que la peinture fournit des tableaux d’autel aux églises chrétiennes. Or, les statues ne sont pas seulement destinées aux temples et aux églises : les salles, les escaliers, les jardins, les places publiques, les portes, les colonnes isolées, les arcs de triomphe, sont animés et, en quelque sorte, peuplés par les images de la sculpture. Il y a plus, indépendamment du local, chaque statue exige, comme sa place, son terrain propre, un piédestal. Mais c’en est assez sur les rapports de la sculpture et de l’architecture.

Si nous comparons maintenant la sculpture avec les autres arts, ce sont principalement la Poésie et la Peinture qu’il faut considérer. Les statues isolées ou formant des groupes nous offrent la forme corporelle animée par l’esprit, l’homme tel qu’il est. La sculpture parait donc posséder la minière la plus conforme à la nature de représenter le principe spirituel. La peinture et la poésie sont, au contraire, moins naturelles. La première, en effet, au lieu des trois dimen-