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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/181

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sculpture.

propres à exprimer toute la richesse des traits particuliers du caractère et à manifester l’ame tout entière avec tous les sentiments qui l’agitent. Encore moins lui est-il nécessaire de manifester ce qui se passe dans ses intimes profondeurs, par le regard de l’œil. La sculpture ne doit pas admettre les matériaux dont elle n’a pas encore besoin au degré particulier où elle s’arrête. Elle n’emploie, par conséquent, que la forme et les dimensions totales du corps, non les couleurs de la peinture. L’image façonnée par la sculpture est, dans sa totalité, d’une seule couleur, de marbre blanc, par exemple ; elle n’offre aucune variété de couleurs. De même aussi, les métaux sont à son service, cette matière première, uniforme, identique à elle-même, qui offre comme l’aspect d’une lumière ruisselante, sans opposition ni harmonie de couleurs.

C’est une chose qui montre le grand sens et le génie des Grecs que d’avoir saisi ce point et d’avoir su le maintenir. À la vérité, la sculpture grecque, à laquelle nous devons surtout nous arrêter, nous offre aussi bien des exemples de statues de diverses couleurs, ; mais d’abord, il faut distinguer le commencement et la fin de l’art de ce qu’il a produit à l’époque de sa plus haute perfection. Pareillement, nous devons écarter ce qui a été introduit dans l’art par l’élément traditionnel ou religieux et ne lui appartient pas en propre. Nous l’avons déjà vu en parlant de l’art classique en général, il ne représente