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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/189

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sculpture.

I. Du fond essentiel de la Sculpture.


L’élément dans lequel la sculpture réalise ses conceptions est, comme nous l’avons vu, la matière sous sa forme élémentaire, générale et simple, celle de l’étendue sans aucune particularité ; ce sont les dimensions générales de l’espace, les premières formes qu’elles sont capables de recevoir pour produire la beauté. Maintenant, à ces matériaux physiques et à leur abstrait€f simplicité correspond surtout, comme constituant le fond de la représentation : l’objectivité de l’esprit ; c’est-à-dire l’esprit qui ne s’est encore distingué ni de la substance universelle, ni de l’existence corporelle, et par conséquent ne s’est pas encore replié sur lui-même, ni saisi dans sa subjectivité ; qui, en d’autres termes, n’a pas pris la conscience réfléchie de lui-même. Ici, il y a deux choses à distinguer :

1o L’esprit, comme esprit, est, à la vérité, toujours subjectivité, conscience intérieure de soi-même, toujours moi. Mais ce moi peut se détacher de ce qui, dans le savoir et le vouloir, dans les conceptions, les sentiments et les actions de l’homme, constitue l’essence, le fond universel et éternel de l’esprit. Il peut se poser dans son individualité particulière, et son exis-