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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/190

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introduction.

tence accidentelle. Alors, c’est la personnalité seule qui se met en évidence, puisqu’elle abandonne la véritable base de l’esprit, et que dès-lors, privée de consistance, elle n’est plus en rapport qu’avec elle-même, et d’une manière tout extérieure. Dans la satisfaction personnelle, par exemple, je puis, sous un rapport il est vrai, me comporter d’une manière tout-à-fait objective, être satisfait de moi-même à cause d’une action morale et bonne en soi. Cependant je ne me sépare pas moins du fond même de l’action, comme en étant indépendant. Moi, cet être individuel que je suis, je me sépare de l’esprit universel pour me comparer à lui. L’accord de moi-même avec moi-même, dans cette comparaison, produit la satisfaction personnelle, dans laquelle le moi déterminé, l’individu, se réjouit à sou propre sujet. Sans doute le moi personnel se retrouve dans tout ce que l’homme pense, veut, exécute. Mais, que dans ses pensées et ses actes, l’homme s’occupe de son moi particulier ou de ce qui constitue le fond essentiel de la conscience ; qu’il s’identifie tout entier avec ce fond éternel, ou qu’il vive dans un rapport continuel avec sa propre personnalité, il y a là une grande différence.

La personne, le sujet, en s’élevant ainsi au-dessus du principe substantiel des choses, se laisse aller à la particularité abstraite de ses inclinations, de ses caprices, des impressions passagères, et, dès-lors, dans le développement de son activité, dans ses actes déterminés, il se rend dépendant des circonstances et