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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/193

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sculpture.

tions et de particularités se termine ordinairement par une description du caractère de l’individu, description qui résume tous ces détails dans des qualités générales, comme bon, juste, brave, esprit élevé, etc. De pareilles qualités sont la nature fixe d’un individu, tandis que les autres particularités n’appartiennent qu’à sa manifestation accidentelle. Or, cet élément fixe, c’est aussi ce que la sculpture doit représenter comme constituant uniquement la vraie individualité. Cependant elle ne fait pas, en quelque sorte, de ces qualités générales de simples allégories ; elle crée de véritables individus, les conçoit et les représente dans leur spiritualité objective, comme des êtres complets et parfaits en soi, dans un repos absolu, affranchis de toute influence étrangère. Pour chaque personnage de la sculpture, le substantiel est toujours le principe essentiel, et ni la réflexion et le sentiment personnel, ni les particularités superficielles et changeantes ne peuvent jamais dominer. L’éternel, dans les dieux et dans les hommes, dépouillé de l’arbitraire et de la personnalité accidentelle, doit être représenté dans sa parfaite et inaltérable clarté.

2o L’autre point que nous avons à mentionner consiste en ce que le fond de la sculpture, par cela même que l’élément matériel exige une représentation extérieure suivant les trois dimensions du solide, ne peut être le spirituel comme tel, c’est-à-dire l’ame repliée sur elle-même et absorbée en soi, mais le spirituel qui commence à prendre conscience de soi dans