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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/196

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de la belle forme dans la sculpture.

production de l’idée totale en soi, qui, dans cette réalité corporelle, existe comme ame. Déjà, comme simple vie animale, elle présente des formes extrêmement variées, quoique chaque type déterminé reste toujours réglé par elle. C’est à la philosophie de la nature de nous expliquer cette correspondance mutuelle de l’idée et de la forme corporelle, de l’ame et du corps ; c’est à elle de montrer que les divers systèmes d’organisation chez les animaux, dans la structure et la forme intérieure de leur corps, comme l’accord réciproque des parties et la fonction des organes spéciaux, correspondent aux divers moments de l’idée, et, par là, de faire voir jusqu’à quel point ce sont les côtés particuliers de l’ame elle-même qui sont ici réalisés. Mais démontrer cette correspondance n’est pas notre tâche en ce moment.

La forme humaine n’est pas, comme la forme animale, seulement le corps de l’ame, mais celui de l’esprit. Il ne faut pas, en effet, confondre l’esprit et l’ame. L’ame n’est autre chose que le principe vivant qui constitue l’unité et l’individualité du corps comme tel ; tandis que l’esprit est l’être qui a conscience de lui-même, qui se sait, qui possède la connaissance réfléchie de ses sentiments, de ses pensées, des fins auxquelles aspire sa nature intime. Avec cette énorme différence de la vie animale et de la conscience spirituelle, il peut paraître étrange que le corps humain montre une telle analogie avec la forme animale. L’étonnement devra cesser, si l’on se rappelle que