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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/195

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II. De la belle forme dans la Sculpture.


Le fond de la sculpture étant déterminé, il s’agit de savoir, en second lieu, quelles sont les formes corporelles qui sont appelées à l’exprimer. Dans l’architecture classique, la maison est, en quelque sorte, le squelette anatomique trouvé d’avance, à qui l’art doit ensuite donner la forme. De même, la sculpture trouve le type fondamental de ses représentations dans la forme humaine. Mais si la maison elle-même est déjà une invention de l’homme, quoique non encore une création artistique, la structure du corps humain apparaît comme un produit de la nature indépendant de l’homme. Par conséquent, le type fondamental de la sculpture est donné et non inventé par lui. Néanmoins, que la forme humaine appartienne à la nature, c’est une expression très vague sur laquelle nous devons d’abord nous entendre.

La nature est la première réalisation de l’Idée ; c’est, ainsi que nous l’avons vu en étudiant le beau dans la nature (1re partie, ch. ii, p. 87), l’idée, dans son existence immédiate. Dans la vie des animaux et leur organisme parfait, l’idée obtient son existence naturelle conforme à elle-même. L’organisation du corps humain est aussi, à la fois, une manifestation et une