Aller au contenu

Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
de la belle forme dans la sculpture.

divinité, il faudrait, pour se livrer ici à un examen complet, exposer quelles parties, quels traits, quelles formes du corps répondent parfaitement aux sentiments déterminés de l’ame. Les ouvrages de sculpture de l’antiquité nous invitent à cette étude. On doit y reconnaître, en effet, l’expression du divin ; et l’on ne peut prétendre qu’ici l’accord de l’expression spirituelle avec la forme sensible soit quelque chose d’accidentel d’arbitraire et non d’absolu. Chaque organe doit, sous ce rapport, être considéré sous deux points de vue : le côté physique et celui de l’expression spirituelle. Certes, il ne faut pas, en cela, procéder à la manière de Gall, qui ne voit l’esprit que dans un cimetière.

1o Maintenant, en raison même du fond, que la sculpture est appelée à représenter, il suffit de reconnaître comment la spiritualité, aussi bien substantielle qu’individuelle dans cette généralité, s’incarne dans le corporel et revêt ainsi une forme réelle. En effet, le fond qui convient à la véritable sculpture exclut, d’une part, dans le corporel aussi bien que dans le spirituel, la particularité de la manifestation extérieure. L’œuvre de sculpture ne doit représenter que l’élément fixe général, régulier, invariable, dans la forme humaine, quoiqu’il soit nécessaire de l’individualiser de telle sorte que ce ne soit pas seulement la loi abstraite qui soit mise sous nos yeux, mais une forme individuelle fondue de la manière la plus intime avec elle.