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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/202

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de la belle forme dans la sculpture.

versel. Le sentiment du substantiel finit toujours par un retour sur soi-même ; de sorte que c’est le moi, et non la substance, qui en est le fond dominant. Or, ni cette séparation ni celte prépondérance du sujet individuel ne peut caractériser la forme qui reste sévèrement fidèle au principe de la sculpture.

Enfin, outre les airs proprement dits, l’expression de la physionomie renferme beaucoup de choses qui se reflètent passagèrement sur le visage et dans la contenance de l’homme : un sourire fugitif, un regard où l’œil irrité l’ame une flamme soudaine, un air de dédain rapidement effacé, etc. La bouche, l’œil, surtout, offrent, sous ce rapport, la plus grande mobilité et la capacité de recevoir et d’exprimer chaque nuance de la passion, chaque mouvement déterminé de l’ame. La sculpture doit s’interdire des choses aussi passagères, qui sont un objet convenable pour la peinture. Elle doit, au contraire, se renfermer dans les traits permanents de l’expression de l’esprit, les fixer et les reproduire sur le visage, et aussi dans le maintien et les formes du corps.

3o Ainsi, le, problème de la représentation sculpturale consiste en ceci : incarner dans la forme humaine le principe spirituel, dans sa nature, à la fois, générale et individuelle, mais non encore particularisée et subjectivement repliée sur elle-même ; mettre ces deux termes dans une parfaite harmonie, en n’offrant que les traits généraux et invariables des formes qui correspondent à l’élément spirituel, et en