Aller au contenu

Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
319
des arts romantiques.

considérer cette séparation sous deux aspects. D’un côté, en effet, sous le rapport du fond de la représentation, la sculpture combinait l’élément substantiel avec l’individualité non encore repliée sur elle-même comme sujet individuel, et elle offrait par là une unité objective dans le sens où le mot objectivité veut dire, l’éternel en soi, l’immuable, le vrai, le substantiel, non soumis à l’arbitraire et au caprice individuel. D’un autre côté, la sculpture s’est bornée à fondre ensemble ce principe spirituel avec la forme corporelle comme sa vie et son essence, et elle a produit par là une nouvelle unité objective, dans le sens où objectivité signifie la réalité extérieure, en opposition avec ce qui est purement intérieur et objet de la réflexion.

Si maintenant ces côtés que la sculpture avait su, pour la première fois réunir, se séparent, dès lors l’esprit se concentre sur lui-môme. Non seulement il se détache du monde extérieur, de la Nature en général, et même de tout ce qui, dans l’ame, se rapporte au corps, mais dans son propre domaine, il ne reste plus enfermé dans la simple individualité substantielle. Sa nature substantielle et objective se sépare de l’individualité vivante, subjective comme telle. De sorte que tous ces éléments, jusqu’ici confondus ensemble dans l’unité, se distinguent et deviennent libres. L’art donc, aussi, devra les façonner dans cette liberté.

I. Si nous considérons d’abord le fond de la repré-