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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/333

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des arts romantiques.

sentation, nous avons donc, d’un côté, la substance de l’esprit, le monde de la vérité et de l’éternité, le divin, mais qui, ici, conformément au principe de la subjectivité, est conçu et réalisé par l’art comme sujet, comme personnalité, comme l’absolu se sachant lui-même dans sa spiritualité infinie, en un mot, comme Dieu en esprit et en vérité.

En opposition avec lui apparaît la subjectivité mondaine et humaine qui n’étant plus immédiatement unie avec le principe substantiel de l’esprit, peut se développer selon sa particularité purement humaine ; rendre ainsi accessible à Part le cœur humain tout entier et tout l’ensemble des manifestations de l’existence humaine.

Mais il est un point où les deux côtés se réunissent, c’est le principe de la subjectivité qui leur est commun à tous deux. L’absolu apparaît, par conséquent, d’autant mieux, comme sujet vivant, réel et humain, sous la forme de la personnalité humaine, qui, dans sa nature spirituelle, rend vivante et réalise en soi la substance, la vérité absolue, l’esprit divin. Or, la nouvelle unité qui s’obtient ainsi, ne porte pas le caractère de cette première unité immédiate telle que la sculpture la représente ; c’est celui d’une union, d’une harmonie qui se révèle essentiellement comme résultat de la conciliation des principes opposés, et qui, conformément à son essence, ne peut se manifester parfaitement que dans le monde intérieur de l’ame et dans la région de l’esprit.