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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/334

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des arts romantiques.

En d’autres termes, si l’idéal de la sculpture païenne, représente le principe divin sous une forme individuelle et corporelle, sensiblement et visiblement, le spiritualisme chrétien abandonne cette forme et se retire en lui-même. Mais l’esprit replié sur lui-même ne peut se représenter l’essence de l’être spirituel que comme esprit, et en même temps comme sujet. Il conserve par là le principe de l’union spirituelle de l’ame individuelle avec Dieu. Cependant, comme être individuel, l’homme a aussi son existence naturelle et accidentelle, et un cercle plus ou moins étendu ou restreint d’intérêts terrestres, de besoins, de desseins et d’affections, dans lesquels il peut se suffire et se satisfaire ; de même qu’il peut les absorber dans l’idée de Dieu et de l’union de l’ame avec Dieu.

II. Quant à ce qui concerne le côté extérieur de la représentation, il est également indépendant dans sa particularité, et il acquiert un droit à cette indépendance, puisque le principe de la subjectivité ne permet pas cet accord immédiat, cette fusion parfaite du fond et de la forme extérieure, pénétrée dans toutes ses parties et sous tous les rapports. En effet, la subjectivité c’est ici précisément l’esprit existant pour lui-même, ayant abandonné le monde réel pour vivre dans le monde de l’idéal, du sentiment, ide l’ame, dans le recueillement. Ce principe spirituel se manifeste bien, sans doute, dans la