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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/337

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des arts romantiques.

de développement, que dans la réalité objective de la nature et sous la forme corporelle que revêt l’esprit.

Le premier des arts romantiques devra donc représenter encore, de la manière indiquée, son contenu sous les traits de la forme humaine et par l’ensemble des formes de la nature en général, sans cependant s’arrêter à la matérialité sensible et abstraite de la sculpture. Ce problème, la Peinture a pour mission de le résoudre.

2o. Mais maintenant, comme dans la peinture la parfaite fusion du spirituel et du corporel ne fournit pas, ainsi que dans la sculpture, le type fondamental, et qu’au contraire, la concentration de l’esprit perce partout, dès-lors, l’apparence étendue et visible ne s’offre plus comme un moyen d’expression véritablement conforme à cette subjectivité intérieure de l’esprit. L’art abandonne, par conséquent, les modes de représentation qu’il a employés jusqu’ici, et, au lieu des figures qui se distribuent dans l’espace, il s’empare des sons qui s’harmonisent dans le temps, qui vibrent et retentissent à l’oreille. Car le son, par cela même qu’il ne doit son existence idéale et momentanée qu’à ce qu’il s’oppose à la matière étendue, correspond à l’ame qui se saisit elle-même dans son intériorité subjective comme sentiment. L’ame exprime, dans la succession des sons, tous les sentiments les plus intimes tels qu’ils se produisent au-dedans d’elle. Le second art qui naît de ce principe de représentation est la Musique.