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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/34

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division.

à en faire un magnifique théâtre pour l’esprit, d’introduire dans ces formes, d’une façon purement indicative, la signification interne de l’esprit.

L’art classique, au contraire, répond à la représentation de l’absolu, manifesté dans la réalité extérieure, libre, indépendant, au sein de cette forme ; tandis que le fond de l’art romantique, qui détermine aussi sa forme, est subjectivité, l’ame, le sentiment, dans son infinité et sa particularité finie.

D’après ce principe de division, le système des arts particuliers s’organise de la manière suivante :

I. L’Architecture s’offre à nous la première ; c’est par elle que l’art débute, et cela en vertu de sa nature même. Elle est le commencement de l’art, parce que l’art, à son origine, ne trouvant, pour la représentation de l’élément spirituel qu’il renferme, ni les matériaux convenables, ni la forme qui lui correspond, doit se borner à des essais, dont le but est d’atteindre à la véritable harmonie des deux termes, et se contenter d’un lien encore extérieur entre l’idée et le mode de représentation. Les matériaux de ce premier art sont fournis par la matière proprement dite, non animée par l’esprit, mais façonnée seulement d’après les lois de la pesanteur, par les lignes et les formes de la nature extérieure, disposées avec régularité et symétrie, de manière à former, par leur ensemble, une œuvre d’art qui offre un simple reflet de l’esprit.

II. Vient en second lieu la Sculpture. Le principe qui fait le fond de ses représentations, est l’individua-